Rester à la maison, après une journée de travail, se déchausser, s’asseoir sur le canapé confortablement, allumer la télé, décompresser. Voila notre petite routine quotidienne. Savoir ce que l’on fera demain, se sentir chez soi, en totale confiance. A partir du premier jour de notre Tour du Monde, nos codes seront complètement modifiés, nous serons devenus des étrangers, des touristes. On dort où ce soir? Question que l’on se posera presque tous les jours. Fini, les bains chauds, le bon lit moelleux, la cuisine de maman! En même temps, fini, les galères du RER, les gens qui font la gueule, le boulot… et à nous les paysages magnifiques, le soleil, les rencontres, la découverte!
Nous n’aurons presque pas de routine, dans le sens qu’on la conçoit, mais, certes, une routine s’établira au fur et à mesure que nous deviendrons nomades. La façon d’organiser les choses, les sacs, par où commencer la recherche d’un hôtel, comment dormir dans un train. Notre vie sera, elle aussi, faite d’une routine, des petits moments du quotidien qui donnent raison d’être là. Si nous sommes chez nous, auprès du feu en regardant la télé, ou si nous sommes dans un train en jouant aux cartes, ce sont des rites quotidiens qui font socialité, comme dirait Michel Maffesoli. Nous créons à chaque jour et nous répétons à chaque jour des moments essentiels: nos rites sédentaires – quand nous sommes ici; nos rites nomades – quand nous voyageons.
Rien n’en retire la grâce: le café avec les collègues de travail pendant la pause;,ou les échanges des récits sur tel ou tel endroit dans le salon d’un auberge de jeunesse, tout cela fait socialité. Il crée un quotidien enrichi de petites choses – parfois inaperçues – qui rendent toute l’existence plus belle et plus pleine.
Felipe Koch et Amandine Pernelle
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