Nous envions tous ceux qui voyagent. Nous les envions sans ni même savoir d’où vient ce mal-être qui envahit notre corps quand nous apprenons que quelqu’un part. Cette envie, bizarrement, a lieu seulement entre semblables : le collègue de travail, l’ami de longue date, le parent proche. Nous les envions car nous nous sentons égaux et, en même temps, incapables d’une telle prouesse. Différemment d’un grand explorateur ou d’un écrivain voyageur. Celui-ci ne cause pas de jalousie. Il n’est pas un des nôtre. Au contraire, l’annonce d’une nouvelle aventure d’un voyageur est motif de joie – inexpliquée -, d’excitation, même. Quand les avant-gardistes, les célèbres explorateurs ou les reporters partent, cette idée nous plait. Comme si le fait qu’ils continuent à faire ce qu’ils ont toujours fait, garantît l’éternité d’un nomadisme archaïque et oublié.
Dans cette irrationalité, nous pouvons trouver une explication un peu étrange : nous sommes tous des nomades forcés à vivre en un seul endroit. Des nomades sédentarisés malgré nous et malgré notre volonté. L’humanité porte en soi une espèce d’héritage génétique du temps des cavernes, lorsque nous étions des chasseurs-cueilleurs – héritage de la genèse humaine. Ce trait comportemental – sociétal – traversa des millénaires jusqu’aux sociétés modernes, où la soif de nouveaux horizons en perturbe plus d’un, sans en donner les raisons pour autant.
Nous sommes des êtres captifs. Une captivité ouverte et libre d’obstacles pour la quitter. La route, au contraire, est le lieu de prédilection, le destin final, l’habitat naturel de l’homme. Lorsque nous voyageons, nous nous relions avec ce passé immémorial et, d’une façon inattendue, nous nous sentons chez nous, en étant nulle part.
L’envie de ceux qui voyagent est – sans nous en rendre compte – de reconnaître dans l’autre ce trait indélébile, est de reconnaître qu’il réalise ce que nous aurions voulu faire, sans savoir pourquoi. Voyager réveille la jalousie car les voyageurs seraient l’essence même de l’humain : éphémère, transitoire, absent. Voyager est combler le besoin inné de défiler des horizons dans nos rétines. C’est revisiter l’ancestral. Les grands voyageurs sont admirés pour maintenir l’espoir que le nomade dans tout un chacun pourra un jour faire la même chose : frayer un chemin nouveau, dans une époque provisoire.
Les voyageurs se transforment en une sorte de miroir de ce que l’humain conserve de plus ancien : l’envie de nouveau, la soif d’errance. Ils sont peut-être l’une des dernières mailles du courant qui nous relie à nos propres origines. Pour cela, l’envie de ceux qui font contact avec ce trait profond de l’âme humaine : le fait d’être en captivité, d’être tous des voyageurs, des vagabonds. Des êtres préparés à vivre du hasard dans des lieux transitoires. Nous envions tous lorsque l’humain se réveille du spectre d’où il dort.
Je me souviens plus jeune sans moyen financier j ‘admirais ceux qui voyagait et j ‘en étais très jalouse cela venait me dévorer les trippes. Maintenant que ma situation me le permet j ‘ai déjà 7 pays à mon actif. Ce sont les autres qui sont envieux :p. C’ est tellement beau traverser les océans . S’ assurer que c’ est vrai …que ça existe pour de vrai qu’on n’est pas dans le film la matrice ou encore the truman show. Pouvoir identifier quelques monuments vue à la télévision. C’ est une expérience qui nous humanise et nous fait nous rendre compte à quel point le monde; ses habitants, ses rivières, ses volcans, ses montagnes, ses multiples facettes, ses visages cachés qui ne se révèlent qu’aux plus aventureux, est le paroxisme de beauté jamais inégalé. Les couchers de soleil et les tableaux vivants, ses magnifiques
paysage qui nous coupe le souffle, nous arrête le cœur ,nous rappelle que nous existons. Il n ‘ y a pas un endroit ou je ne me sens pas chez moi. Honte à ceux qui croient dur comme fer qu’ un pays puisse les appartenir. Est-il possible de possèder l’air?, au même titre qu’un pays est vital pour l ‘homme. Partout , ici, là-bas ce sera toujours chez moi en Chine , Cuba , Paris, Roumanie, la Côte d’ Azur a l’infini …toujours chez moi.
Sam, jeune citoyenne du monde entier
Sam, passionnee