Le 17 Avril 1975, les khmères rouges entrent triomphants dans les rues de Phnom Penh et changent à jamais le visage du Cambodge. Ils instaurent le Démocratique Kampuchea, régime de terreur où plus d’un cinquième de la population est décimée par la famine et par la torture.
Pour assister le gouvernement dans la chasse aux traites et espions, l’ancien lycée de Tuol Sleng est transformé en prison : le S21. Dans ce complexe, au sud-ouest de Phnom Penh, seront assassinés 14 mille personnes, dont des familles avec des enfants. Les accusations étant surtout la « trahison au parti » ou l’ « espionnage pour la CIA, KGB, ou les vietnamiens ». L’émotion est forte lorsque nous visitons cette ancienne prison transformée aujourd’hui en musée. L’atmosphère est étouffante et nous entendons les hurlements de ces innocents qui traversent l’espace et le temps.
Pour mieux décrire cette horreur, le témoignage de François Bizot, archéologue et ethnologue à l’EFEO – École Française de l’Extrême-Orient – à Angkor et prisonnier des Khmères rouges – pendant trois mois à la fin de 1970 -, en visite au musée Tuol Sleng, en 2000, est à la fois touchante et précise :
« Les pièces du rez-de-chaussée, où avaient lieu les interrogatoires, étaient meublées d’un lit de fer sur lequel on allongeait la victime. Si l’on y prêtait attention, en se penchant, on entendait le chuintement continu du sang coulant des faces torturées dont les photos tapissaient les murs. Figures fendues, trouées par la douleur, qu’aucun signe visible ne trahissait plus, pas même la rouille ou l’usure sur le fer; car ce fer me faisait hésiter sur son sens : je croyais y reconnaître par endroits la trace d’une souffrance, le râle d’une agonie, l’aboiement de la frayeur, et tout à coup c’était le cri de l’homme qui m’apparaissait lointain, dérisoire, préhistorique, si vain surtout qu’il en venait finalement à se confondre avec les balbutiements de la vie, avec les hurlements du nouveau-né.
Du sommier métallique à nu, d’où pendaient encore des lambeaux pincés dans la grille, des menottes tachées qui avaient rayé le cadre, des rivets d’articulation forcés, avaient surgi les mêmes fantômes que du portail, et dans leur abomination ils me firent pâlir d’effroi. Il me fallut retenir mon souffle pour soutenir une telle vision, et je sentis les larmes monter irrésistiblement aux yeux. »
BIZOT, François. Le Portail – Prisonnier des Khmers Rouges. PARIS : 2001.
WHouahou ça a du être très dur…
Sinon j’espère que votre chambre d’hôtel était plus accueillante!
Oulala ça craint
Le monde est truffé de musées des horreurs, un tour du monde d’un an ne suffirait pas pour voir toutes les saloperies de l’humanité.
Allez plûtot visiter des trucs sympas, des parc d’attraction des marchés au fleurs, manger une barbe à papa, …
brrrr
ça fait froid dans le dos
bizzzzzou
j’aurais aimé visiter cet endroit, où il y’a une vraie histoire et une drole d’atmosphère…c’est bien que vous ayez vu ca!! ca montre bien la souffrance d’un peuple.