Piercing de chameau

Lors de notre séjour dans les yourtes dans le semi-désert de Gobi, nous avons assisté à une coutume ancestrale des nomades : le piercing de nez des chameaux. Les chameaux de Mongolie ne ressemblent en rien aux chameaux de l’Afrique du Nord : esthétiquement beaucoup plus poilus, et plus trapus. Les nomades s’en servent comme moyen de transport. Nous avons eu l’occasion de grimper entre leurs deux bosses et lorsqu’ils trottent, ils vont plutôt vite. Ce sont des animaux craintifs et dociles, pour les diriger, les nomades tirent sur une corde qui passe dans leurs nez, c’est un piercing qui est inséré lorsqu’ils atteignent l’âge adulte, soit deux ans. C’est un travail assez délicat le perçage du nez. Tout d’abord pour capturer l’animal, les hommes se mettent à trois et essaient de l’attraper au lasso. A terre, l’animal terrorisé blatère, tremble d’effroi et vomit. Les nomades essaient de le calmer mais en vain, le chameau pense à l’issue fatale. A ce moment là, pendant que deux des hommes immobilisent la gueule du chameau, l’un d’entre eux enfonce le piercing dans les naseaux de celui-ci. Ils essaient à maintes reprises, le sang coule sur le sol, le chameau est pétrifié, cette scène n’est pas des plus charmantes. Au bout de quelques essais, nous entendons le cartilage craquer, le nomade ferme le piercing de l’autre côté et le chameau est enfin sauvé, mais il lui faudra plusieurs jours pour s’en remettre le pauvre. C’est intéressant de voir des habitudes et des tâches journalières qui restent inchangées dans le temps. Nous étions spectateurs d’une scène en pleine steppes mongoles qui aurait pu se passer des millénaire auparavant, selon les mêmes traditions.